Campus ; Curtis Sittenfeld

Poche: 631 pages
Editeur : Pocket (18 juin 2009)
Collection : Pocket
Prix editeur: 8,10 euros

Quatrième de couverture:

Perdu au coeur du Massachusetts, Ault, prestigieux pensionnat privé, n'ouvre qu'à regret ses grilles aux nouveaux venus. Tout le gratin de la côte Est passe par ses bancs : ici les boursiers font Ligure de vilains petits canards. Il y a un an, Lee Fiora, 14 ans. rêvassait sur la brochure de présentation. Aujourd'hui, elle intègre le vivier de l'élite américaine. Las, un campus n'est pas qu'un lieu, aussi idyllique soit-il, c'est un lieu peuplé. Et Lee ne tarde pas à se trotter à ses plus étonnants spécimens - fils à papa, coquettes écervelées. pestes kleptomanes... De loin, ce petit monde lui semble un hermétique pallier de crabes, dont les codes lui échappent. Mais, le temps jouant pour elle, Lee intègre peu à peu cette microsociété. A mesure qu'elle découvre le savoir, l'amitié, les premiers émois amoureux, c'est elle-même qu'elle révèle...

Commentaire

Campus...
La traduction du titre original Prep n'a pas dû être chose aisée tant ce concept de Prep, école privée préparant à une entrée sans difficulté dans un des meilleurs colleges américains nous est étranger ici en France.
Or, malgré cette américanitude prononcée (désolée pour le barbarisme...), ce roman traite surtout des rapports humains qui se tissent entre des individus qui ne sont, au départ, reliés que par l'endroit dans lequel ils se trouvent (Ault, cette école, avec ces élèves venant des 4 coins des USA et même du monde) et pour la majorité, par la richesse de leurs parents.
Lee est un personnage attachant et elle nous permet d'entrer sans difficulté dans ce monde peu attirant de Ault. Tout est observé finement, les relations enseignants/élèves, avec cette dose de condescendance de certains élèves à l'égard d'un simple professeur, cet esprit clanique et cet instinct grégaire des adolescents, où qu'ils se trouvent, la difficulté de s'épanouir et même de vivre dans un environnement basé sur ce paradoxe : être indépendant et libéré de ses parents, tout en ayant à subir une pression parfois bien plus importante qu'est la pression du groupe. Et c'est bien là tout le talent de Curtis Sittenfeld : elle nous permet de ressentir de façon très vive cette chape de plomb qui pèse sur ces personnages, cantonnés à rester dans leur rôle (le leader, la blondinette forcément écervelée et populaire auprès des garçons, celle mise à la marge etc...).
Ce n'est pas un roman exempt de tout reproche, l'écriture est parfois un brin répétitive et manque de chaleur, Lee peut parfois agacer par son manque d'action et d'initiative, mais l'ensemble est très prometteur et réussi.